8 déc. 2012

BENOIT DOREMUS - Jeunesse Se Passe...

Les cerises... mouais, ça lui va pas mal, que j'me dis... C'est une banalité mais il existe des gens comme ça, ils balancent leur prose et ça percute illico aux tripes. Benoit Dorémus, Je l'écoute depuis des mois, à l'occaz', comme ça me vient et ce type qui raconte et débite ces pépites l'air de dire "c'est à prendre ou à laisser, mec, j'vous dis ça comme ça faut pas l'prendre de haut ! ( salut Bashung ;-) ", il me retourne cet enfoiré (Salut Coluche) ! Il tape juste et en plus on cause la même langue à peu de chose près : Ce mec est un poète du quotidien avec les couacs et les jackpots, bref je kiffe l'animal et j'ai même un peu attendu avant de balancer son album, histoire qu'il palpe quelques biftons sur les ventes, sa galette je me la suis offerte et croyez-moi, c'est rare ! Trêve de blabla, je cède la place au bonhomme & et je rippe fissa vers mon bloc-notes tout-en-vrac pour y écrire n'importe quoi, histoire de hurler en silence toutes ces choses qui trottent dans mon caberlot qui chaloupe au moins autant que le sien.


Benoit Doremus by Bukowski Louis on Grooveshark


J'APPRENDS LE MÉTIER

Excusez-moi! Excusez-moi! Excusez-moi!

J´ai dû sortir
Pour aller gerber
J´ai eu une vision d´avenir
Et ça m´a plombé
Je me suis vu, comment dire,
Merdeux et salarié
J´ai vu à quoi ma vie
Pourrait bien ressembler
J´ai vu le bureau d´un chef
La machine à café
Les réunions, les bénefs
Et l´air climatisé
Une vie sans relief
Directement reliée
A la mort
Enfin bref
Une vie à gerber

Y avait plus le héros
De mes rêves de gamin
Adesiras Benito
Le chanteur écrivain
Y avait plus qu´un blaireau
Sage au milieu des siens
Les collègues de bureau
J´ai gerbé comme un chien

J´vais cramer mon CV
Et garder que mes textes
Je vais signer d´un B
Avec accent circonflexe
Des mots exacerbés
Pour Léo, pour Alex
Le reste me fait gerber
Je veux garder ce réflexe

J´ai franchement pas dans l´idée
De me rendre malade à crever
Me retrouver à faire
Comme le padre, un métier
Que j´peux pas encadrer
J´envisage avec l´âge
D´ouvrir la cage au passage
Au p´tit con pas sage
Qu´en fait j´ai toujours été
Et sur lequel j´ai jamais eu le contrôle
Y a qu´à voir le boxon dans ma piaule

Dis Léo, j´me demande
Si tu prends pas un risque
A m´aimer, à me défendre
Avant mon premier disque
Toi, tu me vois légende
C´est un peu optimiste
Chérie, si je viande
J´ai peur qu´tu sois triste
Il se peut, ma Léo,
Que j´arrive à que dalle
Que je tombe KO
Sous les premières balles
Que tu tombes de haut
Sur ma pierre tombale
Adesias Benito
Mort trop tôt

L´idéal, ce serait, tu t´en doutes,
Que mes mots touchent quelqu´un
A part toi qui m´écoutes
Et deux ou trois copains
Ce serait compte-gouttes
Et puis qu´on m´aime bien
Rien que ça et j´ajoute
Qu´on me trouve beau
Hein! Quoi? Je rêve un peu! Faut pas?
Et je fais quoi à la place?
Je fais comme eux! C´est ça?
Une petite vie sans traces
Mais je pourrais plus marcher droit
Ni te sourire en face
Léo, écoute-moi
Tu sais ce qu´il faut que j´fasse!

J´ai franchement pas dans l´idée
De me rendre malade à crever
Me retrouver à faire
Comme le padre, un métier
Que j´peux pas encadrer
J´envisage avec l´âge
D´ouvrir la cage au passage
Au p´tit con pas sage
Qu´en fait j´ai toujours été
Y a dix mille kilos de pression
Sur mes petites épaules
Rien qu´un en moins, rien qu´un,
Ce serait pas drôle

Il m´a fallu du temps
Pour expliquer aux vieux
Qu´y m´ont mis dans le sang de l´encre
Et c´est tant mieux
Je peux plus vivre sans
Ou alors malheureux
Ils ont compris maintenant
Faut que j´y arrive, nom de Dieu,
Regardez bien je deviens
Un putain de chanteur
Une saloperie d´écrivain
Et mon propre employeur
En baver? Faudra bien!
Mais ça m´fait même pas peur
Moins que le quotidien
Qu´on me propose ailleurs

J´emmerde comme il se doit
Les donneurs de conseils
Du style "Petit, crois-moi,
Je suis un vieux de la vieille
Il faut faire ci, dire ça
Si tu veux que ça paie"
Et je lève bien haut mon doigt
A tous ceux qui essaient
Et à ceux qu´essaieront
De faire dévier ma route
J´écoute les cons
Et les autres dans le doute
Tout seul, c´est peut-être plus long
Mais je sais ce que ça coûte
Je sais ce que ça me coûte
Et c´est un chèque à mon nom

J´ai franchement pas dans l´idée
De me rendre malade à crever
Me retrouver à faire
Comme le padre, un métier
Que j´peux pas encadrer
J´envisage avec l´âge
D´ouvrir la cage au passage
Au p´tit con pas sage
Qu´en fait j´ai toujours été
On n´est pas si nombreux
A avoir la gaule
On peut baiser la vie à tour de rôle

Je me défroque, en quelque sorte,
Devant des types qui m´écoutent à moitié
Petites chansons, petits concerts
Petit à petit, j´apprends le métier



LES BULLES

Autour de lui, on s´est dit que c´était pas une racaille
Après tout, on l´a pas flingué sur la rocaille
Ça va sans dire mais il a fait un temps de chiotte
Le jour ou j´ai béni le cercueil de mon pote

On a été ennemis, j´y ai repensé sous la pluie
Mais qui l´a pas été parmi ceux autour de lui
Tôt ou tard. Déjà la veille partait Philippe Léotard
T´étais pareil, paumé, maudit mais t´étais une star

En cinquième D, il fumait des clopes en cours de maths
Des splifs à la récré, moi, je crapotais deux lattes
A cet enterrement, tout a refait surface
J´oublierai ni ta voix ni tes yeux ni ta face

Ça fait chialer quand t´as vingt ans, qu´ quelqu´un s´en va
Mais il faut dire aussi qu´on n´est pas faits pour ça
Dieu, le vrai Paradis c´est quand on était enfants
Ton Paradis, Christian, il va foutre le boxon dedans

Attends-toi à de la baston, y en aura, pas de doute
Attends-toi à voir tous tes anges bourrés jouer au foot
Autour de lui, attends-toi à le voir tenter le diable
T´es prévenu, Christian, il est irrémédiable

Pourvu que t´aimes Bob Marley autant que la joie et la paix
Ce serait dommage qu´il ait à imposer son respect
Autour de lui, on fait sur soi quand on l´a contre soi
Par contre, crois-moi, t´es fier quand il est fier de toi

Il m´a appris à faire des bulles de salive qui volent
Y a longtemps, du temps de nos blâmes de conduite à l´école
Y avait autour de lui, dans les bulles qui s´envolaient,
L´art de vivre que j´interprète un peu maintenant qu´il est...

Toujours avoir sur soi de quoi payer l´amende
Toujours avoir du feu quand on te le demande
Et s´il te vient parfois des phrases pas trop moches
Alors, toujours avoir un stylo dans la poche

Et essayer, pourquoi pas, d´être un bon écrivain
Se foutre du sommet, se foutre du ravin
Être seul au besoin, assumer, être digne
Lire la ligne à Léo puis aller à la ligne

Des points cardinaux ne jamais perdre le Sud
Être insolent et promettre de perdre l´habitude
Être un mauvais exemple et suivre une bonne étoile
Puis s´amuser à faire chier l´araignée sur sa toile

Se sentir bien partout ou nulle part être déphasé
Noter des trucs partout pour s´immortaliser
Pas se pointer aux exams et être satisfait
Enfin quoi! Me dis pas que tu l´as jamais fait?

Bien sûr que je tiens plus que tout à la vie qui continue
Maintenant que je vois les trucs invisibles à l´œil nu
J´embrasse deux fois plus Léo, je donne un peu, j´écoute
J´ai tendance à rouler au milieu de la route

J´oubliais, saouler mais rendre heureuse la fille que t´aime
Moi, c´est Léo, je permets pas qu´on rende heureuse la même
Tu sais, Léo, souvent j´me marre tout seul à haute voix
Je te cherche des yeux pour rire avec toi




RIEN A TE METTRE

J´ai du mal à admettre
Que t´aies plus rien à te mettre
Je crois que c´est qu´une excuse
Pour traîner
En petite culotte
Et vérifier ta cote
Je connais cette ruse
Je te connais

Tu voudrais me faire croire
Que t´ignores tes pouvoirs
Mais tu l´as bien compris, ils sont grands
Me faire entrouvrir la bouche
Voir ma tête quand je louche
Ce doit être ça qui t´amuse tant

Sur le lit, tu fais un tas
Des fringues que tu veux pas
De tout ce que tu aimais, hier
Comme je suis encore au pieu
Je me retrouve au milieu
Je n´ose plus bouger
Je fais pas le fier

Mais tu fredonnes enfin
Une chanson que t´aimes bien
Une que j´avais écrite pour toi
D´accord pour que tu chasses
Ce qui n´a plus sa place
S´il en reste une petite pour moi

La marque de tes dentelles
Les marques de tes bretelles
Il faut être moi pour les voir
T´examines une chemise
Longtemps que tu l´as pas mise
Je te le dis juste pour mémoire

Oh, tu peux toujours renoncer
A cette robe un peu osée
C´est une précaution inutile
T´es une fleur maléfique
Déjà trop magnifique
Dans tes hésitations textiles

Tu sais que si tu veux
Je te prête un jean bleu
Et un T-shirt qui sera trop grand
Le risque, c´est qu´avec
On te prenne pour ton mec
Vu que d´habitude c´est moi dedans

Alors je te propose un truc
Depuis le temps que je te reluque
Je t´enlève tes derniers pétales
Et je t´offre ma peau
Je suis un vêtement chaud
Je suis sûr de t´aller
Pas mal

Je t´offre ma peau
Je suis un vêtement chaud
Je suis sûr de t´aller
Pas mal la la, la la la la...

Alors je te propose un truc
Depuis le temps que je te reluque
Je t´arrache tes derniers pétales
Et je t´offre ma peau
Je suis un vêtement chaud
Je suis sûr de t´aller
Pas mal

Je t´offre ma peau
Je suis un vêtement chaud
Je suis sûr de t´aller
Pas mal

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