26 nov. 2011

DEBTOCRACY - Un Audit Sinon RIEN !

«On ne voulait pas d'un documentaire "équilibré", où on donnerait la parole à toutes les parties. L'avis de ceux qui prônent l'austérité, on le connaît déjà. On l'entend à longueur de médias»
Katerina Kitidi et Aris Hatzistefanou, les journalistes & auteurs du documentaire. On parle beaucoup de Debtocracy, le documentaire sur la crise grecque. Le projet a commencé par une irrépressible envie de mettre en partage une proposition citoyenne d'Aris Hatzistefanou. Il a demandé de l'argent aux internautes afin de produire une petite vidéo pour raconter comment l'Équateur refusa, en 2007, de payer la "dette odieuse", et résista aux politiques du FMI. Un exemple à montrer aux Grecs, pour les auteurs, alors que le pays est soumis depuis plus d'un an à un plan de sauvetage et une austérité drastique. Le projet a donc très vite eu un écho important auprès des Grecs et l'argent a commencé à affluer dans les caisses. Il y a aussi eu des propositions d'aides de la part de professionnels de l'audiovisuel - un célèbre musicien grec a, par exemple, composé la bande-son - si bien que petit à petit la petite vidéo YouTube s'est transformée en un reportage de 74 minutes. L'argent supplémentaire a permis de faire la promotion du film...

Open source, i.e. sous licence libre, exploitable, appropriable et diffusable par tous, il est d'abord diffusé sur debtocracy.gr. En moins de dix jours, près de 600 000 visiteurs l’avaient visionné,ce qui est impressionnant pour une vidéo d'une telle durée, totalement ignorée par la totalité de la presse grecque. Chaque jour, partisans et adversaires du documentaire échangent leurs points de vue sur Facebook, Twitter ou sur les blogs. Après Internet, Debtocracy emprunte maintenant divers chemins. Des télés locales l'ont diffusé. Place Syntagma, à Athènes, mais aussi dans d'autres villes grecques, les «Indignés» organisent des projections. "On a des invitations tous les jours", rapporte Aris Chatzistefanou. A l'étranger même. D'autant que Debtocracy est sous-titré en six langues. Londres, les «indignés» de Barcelone ont convié le journaliste, qui travaille en indépendant depuis que son employeur - la plus grosse radio de Grèce - l'a remercié, quelques jours avant la sortie du docu.

"En près de 40 ans, deux partis, trois familles politiques et quelques grands patrons ont conduit la Grèce à la faillite. Ils ont cessé de payer les citoyens pour sauver leurs créanciers."
Le film débute par un état des lieux : d'où vient cette dette ? On est loin ici des discours d'éminents économistes à la langue de bois nous expliquant des choses incompréhensibles. Le discours est clair, direct et cassant. Déjà à ce stade, la partialité apparaît dans toute sa splendeur. Pas de faux-semblants, on est là pour désigner les coupables ! Sans leaders et via les réseaux sociaux, le film a doublé les syndicats dans leur capacité à faire descendre les citoyens dans la rue, Debtocracy a permis, par le Net, de mobiliser les grecs sur la question de la "dette odieuse". Quand les pétitions lancées par les organisations militantes ne rassemblaient jusque là que quelques milliers de signataires.

Les principaux acteurs de ce documentaire (environ 200 personnalités) signent une demande de création d’un comité d'audit international, qui aurait pour but de préciser les raisons de la création d’une dette souveraine et la condamnation de ses responsables. En l’espèce, la Grèce a le droit de refuser le remboursement de sa "dette injustifiée", c'est-à-dire de la dette constituée par des actes de corruption contre l’intérêt de la société.
Debtocracy est une action politique. Elle présente un point de vue sur l'examen des évènements qui ont conduit la Grèce au bord du gouffre. Les opinions vont toutes dans le même sens, sans contrepoint. C’est le choix des auteurs. Les "complices" de la faillite n'ont pas droit à la parole, les Premiers ministres et ministres des Finances de ces dix dernières années en Grèce sont présentés comme les maillons d’une chaîne de complices qui ont poussé le pays dans le vide. Comme le souligne  l'internaute Efemero sur LinuxFr.org : "On dirait du Michael Moore, mais en plus sérieux. C'est un documentaire efficace qui sert bien son propos, et qui laisse entrevoir d'autres solutions aux problèmes économiques actuels." Le documentaire se sert du problème de l’Équateur et de l’Argentine pour soutenir l’argument selon lequel le rapport d’un comité d'audit peut servir d'outil de négociation pour effacer une partie de la dette, du gel des salaires et des retraites.
"Nous essayons de prendre les exemples de pays comme l’Argentine et l’Equateur, qui ont dit non au FMI et aux créanciers étrangers qui ont mis à genoux, même partiellement, les citoyens. Pour cela, nous avons parlé aux personnes qui ont mené un audit en Equateur et prouvé qu’une grande partie de la dette est illégale", reprend Katerina Kitidi.
 
Selon Presseurop.eu/frDebtocracy "éviterait toutefois de souligner des différences majeures et évidentes entre l’Equateur et la Grèce. Entre autres, le fait que l’Équateur possède du pétrole." Pas bête, hélas... "c'est là qu'est l'os !"
Le comité d'audit de la dette, défendu dans le film, a bien été monté. Mais sans aucune reconnaissance des autorités. Il travaille à blanc, "pour donner des exemples de ce qu'il est capable de faire", rapporte Aris Chatzistefanou. Il faudra encore aux grecs une bonne dose d'indignation pour que la "dettocratie" dénoncée soit passée au crible de la démocratie réclamée. En conclusion, ce documentaire concentre trois grandes qualités :
1. Les moyens utilisés pour la production montrent que les moyens technologiques actuels décentralisés permettent dès à présent de s'affranchir totalement des grands groupes multimédia, ce qui procure une grande indépendance aux réalisateurs.
2. Le propos du reportage, qu'on soit d'accord ou pas avec les solutions proposées, apporte une touche de fraîcheur dans la morosité médiatique ambiante, où le journalisme économique consiste à servir de porte-parole aux grandes entreprises cotées en bourse.
3. En France, à la veille de l'élection présidentielle de 2012, quel miroir aux alouettes va-t-on nous "vendre" pour esquiver la question de la dette qui s'impose dores et déjà au quotidien dans le démantèlement du service public et les délocalisations dans le privé ? "Il est immoral de payer pour une dette immorale" à Athènes comme à Madrid ou bien Paris...

Sources & Liens

Évitez aussi ceux qui combattent le néo-libéralisme pour mieux asseoir leurs idées totalitaires...
À bon entendeur...

Debtocracy International Version

par BitsnBytes
 
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