17 déc. 2010

LOPPSI : La Loi "Lopsa" !

Brice Hortefeux, condamné pour la 2ème fois en 6 mois, va devenir le garant de l'application de l'article 4 de la LOPPSI (Loi d'Orientation et de Programmation pour la Sécurité Intérieure) via le blacklistage des sites censurés qui sera assuré par l’OCLCTIC (Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l'Information et de la Communication) et qui dépend directement de (tu nous les) Brice. Et ça ne s'arrête pas là: Hortefeux (décidément, rien que d'évoquer son blase, ça me fout la nausée), a refusé que le fichier fasse l'objet d'un audit avant 1 an ou 2.
Rappelons ce que l'article 4 de la LOPPSI, voté par les députés le 15 décembre, va permettre au gouvernement de mettre en œuvre:
    * Bloquer l’accès à n’importe quel site internet
    * Tout cela sans avoir besoin de l’accord d’un juge (donc purement arbitraire)
    * Et que les sites bloqués seront mis dans une blacklist qu’aucun organisme de contrôle ne pourra consulter.
En attente de validation par le conseil constitutionnel, on peut s'attendre comme pour l'HADOPI à une pure formalité sans trop de vagounettes.

Sur le site de la Quadrature Du Net, on peut lire ceci : "L'Assemblée nationale a adopté l'article 4 de la LOPPSI mettant en place le filtrage administratif d'Internet, via le cheval de Troie de la protection de l'enfance. Un tel dispositif permettra de généraliser la censure des contenus sur Internet, tout en laissant les pédophiles et la pédopornographie prospérer. Le rejet de la supervision par le juge illustre clairement la volonté de l'exécutif de contrôler Internet."

Et les "dérapages" en matière de violation de la liberté de circulation sur le net risquent bien d'arriver très vite à l'instar de ce qui est arrivé en Australie et révélé par Wikileaks entre autre.

Texte De LOPPSI
 


Rappelons également que la LOPPSI ne concerne pas uniquement Internet, elle est d'une envergure digne du "Patriot Act" et a puisé sa source dans de nombreux faits divers qui sont toujours de bons vecteurs pour la promulgation de lois liberticides. Voici un compte-rendu de la Confédération Nationale du Travail (16.12.2010) :

"Suivant une logique affichée depuis de nombreuses années, le gouvernement est en train de faire passer une loi fourre-tout qui réduira de manière drastique nos libertés collectives et individuelles et attaquera, une fois encore, la part de la population la plus vulnérable.
Cette Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure (LOPPSI 2 ou LOPPSI 2009) c’est :
• Le couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, une procédure proche de la comparution immédiate devant le tribunal pour enfants (qui achèvera d’aligner la justice des mineurs sur celle des majeurs).
• Expulsions et destructions des logements précaires et/ou alternatifs, des squats : pénalisation arbitraire, procédure d’exception à l’encontre des habitants « illicites » de terrains... Rroms, gens du voyage, habitants de bidonvilles, mais aussi de yourtes, de cabanes, de maisons sans permis de construire et de toutes formes d’habitats légers, mobiles et éphémères. Tous sont visés...
• La systématisation du fichage de la population, notamment en croisant les fichiers (fichier Périclès), l’extension de la vidéo-surveillance sur la voie publique, dans les immeubles d’habitation, sur les lieux de manifestations, de rassemblements, aux abords des entreprises. Tout cela met en danger les libertés publiques et place la société dans son ensemble sous une surveillance policière constante.
• Le contrôle d’Internet ; l’article 23 permettra d’installer des « mouchards », logiciels espions (« trojan », cheval de Troie) qui permettent d’accéder à toutes vos données, au sein même de vos ordinateurs pour espionner vos moindres faits et gestes.
• L'augmentation des pouvoirs de la police municipale, la création d’une milice policière baptisée « réserve civile », l'instauration d’un vague Conseil national des activités privées de sécurité (qui entérine et annonce la privatisation croissante de la sécurité).
• Le dépistage contraint du VIH.
Et bien d’autres choses, mais ce projet de loi c’est 190 pages et une flopée d’articles, tout cela dans un but évident de transparence..."


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